Une salariée de l'enseigne Monoprix, qui était mise en cause par sa direction pour avoir détourné 411 sous-vêtements du magasin où elle travaillait, a été relaxée par la cour d'appel de Paris.
L'affaire avait fait grand bruit à l'époque. La salariée poursuivie, une déléguée CGT responsable du rayon lingerie, était soupçonnée d'avoir, en février 2008, « écarté volontairement des sous-vêtements destinés à la vente pour les étiqueter à 0,50 euro aux fins de se les acheter en période de soldes en-dessous du prix de vente normal et d'avoir ainsi trompé le magasin ».
La poursuite portait sur 411 sous-vêtements, dont la valeur marchande totale était de 8.000 euros. En avril 2008, la direction du Monoprix Roquette, dans le XIe arrondissement de Paris, avait sollicité l'autorisation de licencier sa salariée, embauchée en 1987, pour motif disciplinaire. Mais, après enquête, l'inspectrice du travail avait refusé cette autorisation.
En septembre 2008, le tribunal correctionnel avait pourtant jugé la prévenue coupable d'escroquerie et l'avait condamnée à une amende de 2.000 euros avec sursis et à 2.200 euros de dommages et intérêts.
L'employée n'a pas agi clandestinement
A l'audience devant la 9e chambre de la cour d'appel, la salariée, âgée de 50 ans, avait soutenu que ces ventes à des prix cassés au profit des salariés, pendant les soldes, étaient connues de la direction et faites avec son accord.
Les éléments du dossier «ne suffisent pas à établir l'existence de manoeuvres frauduleuses», a jugé la cour dans une décision rendue mercredi 8 avril 2009. Pour les magistrats, l'employée n'a pas agi clandestinement, puisque ses achats figurent sur les tickets de caisse du magasin. En outre, ils soulignent qu'il semblait exister un «certain laxisme dans le magasin sur les procédures de caisse».
« Le doute qui subsiste doit donc profiter» à la prévenue, ont-ils conclu, avant de la relaxer. Jeudi, la CGT se réjouissait de cette décision, regrettant toutefois que par de telles actions judiciaires contre des militants du syndicat, «Monoprix tente d'atteindre la CGT majoritaire dans cette entreprise ».
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