Les premiers secours envoyés sur place décrivent « une scène de crime d’une rare horreur ». Mercredi 24 Décembre 2008, veille de Noël, un habitant du 15, rue Crussol, dans le XI e arrondissement de Paris, a appelé les policiers vers 19h30 après avoir découvert d’importantes traces de sang dans le couloir du deuxième étage de cet immeuble d’habitation. Rapidement sur place, les forces de l’ordre ont découvert le corps d’une première victime gisant sur le palier d’un appartement, puis celui d’une seconde femme qui se trouvait à l’intérieur du logement. Les victimes, « lardées de coups de couteau », selon les termes d’un policier, avaient la gorge tranchée.
D’origine asiatique, les jeunes femmes, qui seraient âgées d’une vingtaine d’années, sont décédées des suites de leurs blessures. La brigade criminelle de la police judiciaire de Paris, en charge de l’enquête, a immédiatement été dépêchée sur place afin de procéder aux premières constatations et d’entendre les habitants de l’immeuble. Hier soir vers 23 heures, un important dispositif de sécurité empêchait toujours d’approcher du bâtiment où s’est déroulé le drame.
Présent sur les lieux, Patrick Bloche, le député-maire PS du XI e arrondissement, livrait les premiers éléments mis à sa disposition par les enquêteurs : « J’étais dans mon bureau lorsque j’ai été prévenu de ce double assassinat à deux pas de la place de la République. Elles ont apparemment été tuées dans des conditions épouvantables. L’une d’elles était sur le palier d’un appartement, la seconde à l’intérieur. Dans le cadre de cette affaire, je pense que nous ne sommes pas confrontés à un problème d’insécurité lié à la vie du quartier mais à un problème de criminalité. »
« Le quartier est plutôt calme et nous ne sommes pas habitués à ce genre de drame », commentait de son côté un patron de bar en précisant qu’à sa connaissance « il n’y a pas d’hôtels de passe ». En effet, une des premières hypothèses émises par des proches de l’enquête s’orientait vers un tragique règlement de comptes « dans le milieu de la prostitution ». « C’est une piste, mais nous ne pouvons pas la confirmer pour l’instant », indiquait par ailleurs un policier.