Un adolescent de 15 ans est mort dans sa chambre le 3 Décembre 2008, étouffé par un sac en plastique devant son ordinateur après s'être inspiré d'une vidéo montrant une situation similaire sur internet. Un accident que les gendarmes qualifient de «jeu qui a mal tourné».
La famille de la victime, originaire de Lesneven (Finistère), a autorisé les autorités à divulguer l'accident pour lever un doute sur les circonstances du décès de leur fils et «faire de la pédagogie».
Le jeune homme a été retrouvé inanimé dans sa chambre, la tête emballée dans un sac plastique fermé avec du ruban adhésif. Sur son écran d'ordinateur, une vidéo avait fini de se dérouler.
Il avait «visionné une vidéo spécifique où une femme asiatique jouait à un jeu dangereux amenant à la suffocation avec un sac plastique sur la tête», a expliqué le capitaine de la compagnie de gendarmerie de Landerneau, Régis Garat, en charge de l'enquête.«Il n'y a pas d'éléments de provocation au suicide», a indiqué de son côté Xavier Tarabeux, procureur de la République de Brest, excluant toute poursuite. Il s'agit selon lui d'«une scène de violence à laquelle il s'est identifié, un peu comme dans le jeu du foulard», dans «un acte délibéré». L'extase par la suffocation, aussi appelée «breathplay», est une pratique sexuelle à l'origine limitée aux milieux sado-masochistes mais qui tend à s'étendre. De nombreux sites internet en expliquent la méthode, parfois au moyen de vidéos.
«Il n'avait pas de prédispositions suicidaires»
Selon les enquêteurs, cet adolescent scolarisé au collège de Lesneven (7.000 habitants) «n'était pas du tout fragile». Il était «épanoui, bien dans sa famille, bien à l'école et n'avait pas du tout de prédispositions suicidaires». L'examen de son ordinateur a révélé qu'il était «un ado qui surfait normalement», notamment au cours des jours précédents ce mercredi après-midi dramatique. La vidéo incriminée, que l'adolescent a sans doute trouvée par l'intermédiaire d'un moteur de recherche a disparu de la toile sans intervention des autorités.
Dans un souci de prévention plus que pour les besoins de l'enquête, les enquêteurs interrogent actuellement les fréquentations du jeune homme et les collégiens de la ville pour savoir s'il avait «parlé» de telles vidéos autour de lui, où si certains en avaient connaissance. Une cellule psychologique a été mise en place dans l'établissement scolaire.
Le gouvernement s'est mobilisé au cours des derniers mois pour alerter les parents et les adolescents à propos des dangers d'internet. Fin novembre, les chaînes de télévision ont accepté de diffuser gratuitement un spot publicitaire du gouvernement d'une minute mettant en scène des personnages de jeux vidéos violents, des travestis ou un pédophile qui tous font une intrusion plus ou moins forcée dans une maison, en prétendant vouloir parler à l'un des enfants de la famille.